Formation des adultes : obstacles intellectuels sur le chemin de la foi

 

Dieu a été inventé pour combler les désirs de l'homme

Le pluralisme religieux

La résurrection de Jésus- Christ

Être chrétien dans un monde post - moderne

    L’apologétique vise a créer les conditions rendant possible pour une personne donnée l’accès à la foi. Elle développe donc des arguments et tente d’éliminer les obstacles qui se dressent devant la possibilité pour l’interlocuteur d’envisager la foi chrétienne comme étant une option non seulement valable et raisonnable mais encore la seule option finalement acceptable. Évidemment ce chemin n’est pas facile et très souvent, en cours de route, il faut neutraliser certains arguments, certaines difficultés qui empêchent des individus d’accepter le christianisme. Je vous propose ce matin d’en passer plusieurs en revue et de tracer des pistes de tentative de réponse.

 

Dieu a été inventé pour combler les désirs de l’homme

    Voltaire, déiste, a dit, parce qu’il n’arrivait pas à éliminer l’hypothèse Dieu de son système : « Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer ». Après lui, d’autres penseurs, particulièrement Feuerbach (1804-1872) et Freud (1856-1939) ont poussé la réflexion plus loin dans ce sens, prétendant : « Dieu n’existe pas et l’homme l’a inventé ».

    Pour Feuerbach, l’idée de Dieu découle à tort de l’expérience humaine. La religion est la projection de la nature humaine à un niveau transcendant illusoire. Dieu n’est que la personnification de l’aspiration de l’âme humaine. Nous soupirons après un être qui réponde à tous nos désirs et comble tous nos rêves ; en soupirant ainsi, nous l’inventons. Si l’Écriture affirme que Dieu a créé l’homme a son image, Feuerbach répond que c’est l’inverse. Pour lui, l’homme est au commencement, au centre et à la fin de la religion. Dieu est un désir humain accompli et soutenu par une illusion. Le christianisme est pour lui un monde imaginaire peuplé de gens qui ne se sont pas rendus compte que lorsqu’ils pensent parler de Dieu, ils ne font en fait que mettre au jour leurs espérance et leurs peurs cachées. Cette approche sera largement développée par un Karl Marx notamment.

    Tout d’abord nous pouvons remercier Feuerbach pour cette réflexion. En effet, il a parlé à une époque où la théologie libérale présentait l’existence de Dieu comme s’enracinant dans l’expérience humaine. Or, comme le fait remarquer Feuerbach, l’expérience humaine ne peut rien d’autre que l’expérience de soi, et non celle de Dieu. L’approche de Feuerbach constitue donc une critique dévastatrice d’un christianisme centré sur l’homme. Mais il existe un autre christianisme : celui qui présente la foi comme une réponse, non à une expérience humaine, mais à une rencontre avec la parole de Dieu. L’importance accordée à la parole de Dieu comme une réalité extérieure à nous, au détriment de nos expériences religieuses internes est capitale. La foi chrétienne et la théologie ne sont pas seulement des réponses à quelque expérience humaine subjective. Elles procèdent d’une rencontre avec Dieu par Jésus-Christ, au moyen de la parole de Dieu, la Bible. C’est d’ailleurs pour cela que Feuerbach ne s’intéresse pas à l’historicité de Jésus et fait de lui une personne construite de toute pièces et chargée d’endosser les espérances et les aspirations humaines. Mais si nous lisons la Bible, nous voyons que Christ met d’abord sur le tapis la question de notre péché (un sujet totalement évité par Feuerbach) avant de combler nos espérances et nos aspirations et avant de nous faire pleinement apprécier la joie du salut.

    Reconnaissons ensuite que l’hypothèse de Feuerbach n’est qu’une hypothèse ! Elle ne repose sur aucun fondement expérimental rigoureux : elle n’est qu’une série d’affirmations dogmatiques sur la manière par laquelle un homme en vient à croire en Dieu. Cette théorie n’a jamais été démontrée. L’exemple le plus frappant est cette idée selon laquelle le désir engendre la pensée. Mais tous les hommes désirent-ils que Dieu existe ? Certes non. Leur athéisme pourrait alors être la projection de leur désir. Donc, dans l’analyse de Feuerbach, il n’y a pas que le christianisme qui puisse être la projection d’un désir humain, l’athéisme aussi.

    Mais l’objection la plus sérieuse concerne la logique interne d’un tel raisonnement. Au cœur de cette réflexion, il y a la croyance que Dieu n’est que la projection d’une aspiration. S’il est vrai qu’une chose n’existe pas parce que nous la désirons, il ne s’ensuit pas logiquement que, parce que nous désirons une chose, elle n’existe pas. Or c’est cela qui est la structure logique d’une telle analyse et ce n’est qu’un sophisme. Nous avons donc bien à faire à une théorie non démontrée, reposant sur un sophisme et apparemment très clairement dirigée par des présupposés athées. Pourquoi devrions-nous abandonner la foi pour ce genre de réflexion ?

    On peut aussi répondre que la doctrine chrétienne de la création, intentionnellement ignorée par Feuerbach, peut apporter ici une contribution d’importance. Si nous avons bel et bien été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, est-il étonnant que nous cherchions à entrer en communion avec lui ? Le soupir de l’homme après Dieu ne serait-il pas enraciné dans le fait que Dieu nous a créés avec une capacité innée d’entrer en contact avec lui ?

    On peut également répondre à une telle attaque sous un autre angle. Lorsque quelqu’un déclare que l’idée de Dieu n’est qu’une projection de l’esprit humain, il a souvent en tête que le christianisme n’est qu’une béquille pour les faibles. Il pense donc qu’il y a de nombreuses raisons qui pourraient nous pousser à inventer Dieu s’il n’existait pas : la peur du danger, de la maladie, de la mort ou le besoin de se sentir en sécurité. Parler ainsi, c’est oublier tout d’abord, je l’ai déjà dit, qu’il y a de nombreuses raisons qui devraient nous pousser à nier l’existence du Dieu de la Bible. C’est un Dieu qui refuse le péché, qui dénonce et condamne, ce n’est pas un bon-papa gâteau. Pourquoi l’athéisme ne seraient-ils pas alors lui aussi une béquille, un paravent pour se mettre à l’abri des exigences de Dieu ? La question me semble donc devoir aller plus loin que de savoir si le christianisme est une béquille ou pas. Si l’on considère le christianisme comme une béquille, il faut également être conscient de toutes les autres béquilles que l’homme a créées pour faire face aux réalités de l’existence. La vraie question est de savoir pourquoi nous rejetons Dieu et son amour pour nous. La question est donc bien plus de savoir si l’homme est réellement autosuffisant, indépendant ou bien s’il a besoin d’autre chose que lui pour vivre d’une manière qualitativement satisfaisante. L’Évangile propose comme seule réponse que l’homme a été créé pour vivre en relation avec Dieu et donc qu’il n’est pas tout à fait lui-même tant que cette relation est brisée. Il va donc chercher à remplacer celle-ci par toutes sortes d’ersatz plus ou moins respectables mais insatisfaisant. La question n’est donc pas de savoir si le christianisme est une béquille mais s’il répond aux besoins fondamentaux de l’homme. Et là, le débat est sur un tout autre niveau d’échanges.

 

Le pluralisme religieux

    Une deuxième opposition qui est de plus en plus répandue, y compris dans les murs de l’Église, c’est le constat et l’acceptation du pluralisme de notre société. Non pas seulement une société au sein de laquelle cohabitent plusieurs variété de cultures, de religions et de styles de vie, mais un pluralisme qui approuve et défend vivement cette pluralité. Il faut donc bien distinguer le pluralisme comme fait de société et comme idéologie. On ne peut rien contre le pluralisme de fait ; d’ailleurs, la proclamation de l’Évangile s’est toujours faite dans un monde pluraliste, un monde rempli de religions concurrentes et de convictions intellectuelles les plus diverses. Le christianisme, dès sa conception, a accepté comme un fait l’existence d’autres religions et philosophies et le défi qu’elles lui lance. Mais le pluralisme idéologique va plus loin en encourageant et souhaitant le pluralisme et en affirmant que tous ceux qui prétendent détenir une vérité exclusive sont des fanatiques impérialistes infréquentables.

    Aujourd’hui, grâce à la mondialisation, l’immigration, le développement des moyens de transports et de communication, nous ne pouvons pas éviter de nous positionner face à cette question cruciale. Mais pour y parvenir, il faut bien en saisir toutes les dimensions. L’émergence du pluralisme religieux est davantage liée au déclin de l’idée de connaissance universelle prônée par le Siècle des lumières qu’à des difficultés internes au christianisme. Or on assiste à une tentative de détourner l’attention du public de l’échec de la vision du monde véhiculée par le Siècle des lumières pour lui faire croire que le pluralisme religieux représente une nouveauté, un défi incontestable lancé au christianisme lui-même. Or, beaucoup de gens ont été poussé vers le relativisme par le déclin de la confiance que le Siècle des lumières avait placée dans la raison pour poser les fondements de nos déclarations de vérité et pour trouver ainsi la finalité dans notre quête de vérité dans les diverses disciplines. Une grande part de la détresse provoquée par le pluralisme et le relativisme qui se fait jour actuellement procède d’une crise dans la mentalité séculière de la culture occidentale moderne, non d’une crise interne au christianisme.

    La question demeure cependant : avec tant de religions dans le monde, comment le christianisme peut-il prétendre être vrai ? Et il est important de noter qu’un aspect culturel accompagne toujours ce débat : défendre le christianisme, c’est rabaisser les religions non chrétiennes, ce qui est inacceptable dans une société pluriculturelle. Ceux qui partagent des convictions politiques dites progressistes ou libérales exigent que, compte tenu du pluralisme, les religions ne revendiquent pas l’exclusivité de la vérité, qu’elles se gardent de tout impérialisme et de tout triomphalisme. On a le sentiment très répandu que le rejet du pluralisme religieux procède de l’intolérance ou d’attitudes exclusivistes inacceptables. Dans ce type de démarche politique, toutes les religions doivent être traitées sur le même pied d’égalité. Mais il y a un pas entre ce jugement politique et la déclaration théologique que toutes les religions se valent. Existe-t-il des raisons valables pour que nous passions du respect des autres religions que la nôtre – une recommandation tout à fait louable et valable – à l’obligation de les considérer comme égales les unes aux autres, ou comme des manifestations aussi valables d’une certaine dimension éternelle ou « spirituelle » de la vie ?

    Dans sa forme la plus extrême, cette conception affirme que toutes les religions mènent à Dieu. Cette déclaration peut déjà ne pas être prise au sérieux puisque certaines religions sont athées ! Cette négation nous oblige à reformuler la question en terme de « réalité ultime » ou de « vérité ». L’argument qui est alors souvent avancé est que la religion est question de lieu de naissance. Si j’étais né arabe, je serais monothéiste musulman, si j’étais né dans la Rome antique, je serais polythéiste. Les deux formes religieuse peuvent-elles pour autant être vraies ? Aucune discipline intellectuelle n’accepterait une approche de la vérité aussi superficielle ! Pourquoi alors l’accepter dès qu’il s’agit de religion ? Cette attitude repose sur le désir louable de reconnaître que chacun a raison, mais elle finit par détruire la notion même de vérité. Considérons les deux propositions suivantes : a) Des peuples différents ont des religions différentes ; b) Donc toutes les conceptions religieuses se valent. La proposition b) découle-t-elle de la proposition a) ? Non, bien entendu. Pourtant, il semble bien que dans la pensée actuelle, ou derrière ce slogan « Toutes les religions mènent à Dieu » se cache la certitude que la simple existence d’une religion garantit sa vérité. Pourtant, personne ne songe plus à combattre pour la vérité de religion défuntes comme le polythéisme classique ! Serait-ce seulement parce qu’il n’existe plus de vivants pour le défendre et pour faire respecter leurs idées dans un contexte pluriculturel ?

    La faiblesse de cette thèse est si évidente qu’elle est généralement remplacée par une version modifiée formuler ainsi : « Toute conception qui est défendue avec sincérité peut être considérée comme vraie ». Mais cette position aboutit à la fin de toute discrimination critique, aussi bien intellectuelle que morale. Dans une telle logique, il suffirait d’être un nazi sincère pour que mon opinion soit vraie…

    C’est pourquoi, au plan de la religion, on évite souvent d’entrer dans cette logique du « soit… ou… » à laquelle on préfère une logique du « les deux…et… ». Cette approche suggère que les religions doivent être considérées comme complémentaires les unes des autres. Les différences entre les religions seraient des différences au niveau de la perception, non au niveau de la réalité. Comme toutes les religions sont censées être fondées sur la même réalité, le dialogue constitue un mode privilégié d’accès à la vérité. Les querelles sont donc exclues a priori : par définition les religions ne peuvent que se compléter et donc jamais se contredire.

    Cependant, une fois qu’on a tenu compte des différences d’expression dues à des développements culturels et intellectuels différents entre les religions, on doit bien reconnaître l’impasse dans laquelle nous place l’approche qui vise à estomper, voire à gommer toutes les différences entre toutes les religions du monde. Il est absurde de dire qu’une religion qui affirme l’existence d’un Dieu unique complète celle qui nie cette existence, autrement dit juste le contraire de la première ! Or, ces deux formes de religions existent. Si l’adepte d’une religion croit en quelque chose, le conflit sera alors inévitable et même souhaitable. Comme l’a fait remarquer le philosophe américain Richard Rorty, personne « excepté le bizut naïf et craintif » ne croit réellement que « deux opinions incompatibles sur un sujet important soient aussi bonnes l’une que l’autre ». Il faut être aveugle pour ne pas voir que les diverses religions n’ont parfois aucun point commun.

    Dans le développement des tenants de l’hypothèse de la valeur voire de la vérité égale de toutes les religions, une autre sérieuse difficulté surgit ici. D’après ce modèle, ce ne sont pas les religions prises individuellement qui ont accès à la vérité, mais le pluralisme libéral occidental qui insiste sur le fait que chaque religion doit être examinée dans le contexte des autres avant d’être évaluée. Cela signifie que la doctrine libérale de l’Occident en matière de pluralisme religieux est le seul critère d’évaluation des religions prises individuellement. Pour illustrer cela, l’image de l’éléphant et des aveugles est souvent utilisée. Trois aveugles tâtent un éléphant. Celui qui a attrapé sa queue dit : « C’est un serpent » ; celui qui lui tient la jambe dit : « C’est un arbre » ; celui qui lui tâte le côté dit « C’est une montagne ». Le roi qui les observe dit « Ils ont tous raisons et tous tort ».

    Avec cette fameuse allégorie, ont passe cependant à côté de l’essentiel. L’histoire est racontée du point de vue du roi qui n’est pas aveugle mais qui se rend compte que les aveugles sont incapables de comprendre ce qu’est l’éléphant dans sa globalité ; ils ne peuvent en saisir que des notions tronquées. On s’appuie généralement sur ce récit pour inviter les grandes religions à plus de modestie dans leurs déclarations en leur rappelant que chacune d’elles ne possède que des bribes de la vérité totale. En fait, la leçon de cette allégorie est tout le contraire. Si le roi avait été aveugle lui aussi, l’histoire n’aurait pas eu de raison d’être. Mais elle est racontée par le roi : elle exprime l’affirmation démesurément arrogante de celui qui embrasse toute la vérité vers laquelle toutes les religions du monde tendent les mains en tâtonnant. Elle souligne le fait qu’il est possible de connaître la réalité totale, ce qui relativise les prétentions des religions. Le libéralisme occidental se donne donc, sans en donner aucune preuve, la place de celui qui sait, qui fait le tour de toute la réalité et qui peut juger en connaissance de cause. Quand on voit où nous conduit actuellement le rationalisme humain, on peut sans frémir dire qu’il y a là une prétention démesurée et fausse. Une position plus raisonnable consisterait, pour les partisans de tels arguments, à se considérer eux-mêmes comme des aveugles parmi les aveugles. Et c’est bien le constat que fait la Bible : nous sommes tous aveugles, incapables de connaître Dieu et avons besoin d’une révélation.

    De plus, les différentes religions ne proposent pas seulement des moyens de salut différents, mais elles ont également une définition différente du salut. Comment peut-on alors dire que tous les chemins de salut sont aussi valables les uns que les autres, alors que le but à atteindre par ces voies n’ont aucun rapport entre eux ? L’idée selon laquelle toutes les religions se valent, ou qu’elles conduisent toutes au même Dieu, n’est somme toute qu’une déclaration en l’air associée à un refus d’admettre que les religions présentent entre elles des différences authentiques et significatives. C’est une sorte d’extrémisme fanatique. Cette idée n’est acceptée que dans les milieux libéraux occidentaux. Que pourrait rétorquer l’apologiste chrétien sur la place du christianisme parmi les religions ?

    Michaël Green, grand évangéliste ayant travaillé en Orient, dit quelque chose d’essentiel à ce sujet : « Aucune foi ne connaîtrait une certaine vogue si elle ne contenait pas une parcelle de vérité. Les autres religions constituent donc une préparation à l’Évangile, et Christ apparaît moins comme celui qui détruit que comme celui qui accomplit. Celui qui se convertit à Christ aura le sentiment, non d’avoir perdu quelque chose, mais d’avoir découvert ce vers quoi sa religion pointait. C’est cette attitude que j’ai rencontrée chez des amis qui se sont convertis au christianisme en venant de l’hindouisme, de l’islam ou du bouddhisme. Ils sont profondément reconnaissants pour ce que leur culture leur a appris et donné, mais ils le sont encore davantage d’avoir découvert un Dieu qui a fait irruption dans leur condition en venant sous la forme de l’homme de Nazareth, et qui les as sauvés du péché et de la mort éternelle par sa croix et sa résurrection ». Cette citation illustre bien les paroles de l’apôtre Paul : « Dieu a mis dans le cœur de l’homme la pensée de l’éternité ». Et cette pensée le pousse à construire des systèmes pour y répondre.

    L’attitude du christianisme à l’égard des autres religions découle donc des doctrines de la création et de la rédemption. Parce que Dieu a créé le monde, nous pouvons nous attendre à trouver des traces de sa personne dans tous les aspects de la création ;  et parce qu’il a racheté le monde par Christ, nous levons les yeux vers Christ pour obtenir le salut que l’Évangile chrétien promet. La déclaration de Lausanne (1974) affirme sa fondation inébranlable dans le caractère unique de Christ en rejetant « toute espèce de syncrétisme et de dialogue qui sous-entend que Christ parle de façon équivalente au travers de toutes les religions et idéologies, car cela ne donne pas au Christ ni à son Évangile la place qui leur revient. Jésus-Christ, qui est le seul Dieu-homme et qui s’est livré comme unique rançon pour les pécheurs, est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il n’y a pas d’autre nom par lequel nous devions être sauvés »

    Si Dieu a créé le monde, ainsi que l’affirme l’Evangile chrétien, nous ne devons pas être le moins du monde surpris de trouver des témoignages et des traces de cette œuvre dans la création. Jean Calvin établit une distinction très claire entre la connaissance de Dieu le créateur (une connaissance universelle, accessible à tous les peuples) et la connaissance de Dieu le rédempteur (une connaissance typiquement chrétienne de Dieu, accessible par révélation particulière). Comme le précise la déclaration de Lausanne : « nous pensons que tous les hommes ont une certaine connaissance de Dieu, car ils peuvent le reconnaître dans ses œuvres. mais cette révélation ne peut les sauver… »

    Et c’est là que surgit la question fondamentale : comment pouvons-nous être sauvés, qui est le Sauveur ? C’est là que la doctrine du Christ, enracinée dans sa résurrection, prend toute son importance. Personne d’autre n’est jamais ressuscité des morts et n’a vaincu la mort. Dieu ne s’est incarné en nul autre qu’en Jésus. Ce sujet est si important que nous allons maintenant nous concentrer sur le thème de la résurrection. Le christianisme véritable est unique parce que lié à l’unicité de Christ manifestée par sa résurrection.

 

 

La résurrection de Jésus-Christ

    Si Jésus est ressuscité des morts et n’est plus jamais mort, il se distingue alors radicalement de tous les hommes qui ont vécu. Il est unique. Beaucoup de question trouve ainsi réponse, notamment celle de la valeur égale de toutes les religions. Nous nous rendons cependant bien compte que la résurrection de Christ constitue une pierre d'achoppement pour beaucoup. Les trois pôles du refus sont l'improbabilité de l'événement, le manque de fiabilité des témoins du Nouveau Testament et l’inapplicabilité à la vie.

    L’improbabilité de l’événement me semble être l’argument le moins fort. Ce n’est pas parce que quelque chose est extraordinaire, que nous n’avons jamais vu une telle chose arriver, qu’elle n’a pas eu lieu dans le passé. L’argumentation est ici un peu simpliste. Nous pourrions la résumer ainsi : les morts ne ressuscitent pas donc Jésus n’est pas ressuscité. Cette argumentation ne tient absolument pas compte que le christianisme insiste sur le fait que la résurrection de Jésus a été un événement unique dans l’histoire dont nous pouvons dire que nous avons la certitude qu’il ne se reproduira pas aujourd’hui. Si les morts ressuscitaient de manière habituelle, nous n’aurions aucune peine à accepter la résurrection de Jésus-Christ. Mais une telle résurrection ne trancherait pas sur les autres. Elle ne serait pas différente des autres résurrections et ne renseignerait rien sur l’identité de Jésus ni sur celle de Dieu qui a décidé de le ressusciter. La résurrection fut prise très à cœur parce qu’elle sortait de l’ordinaire et qu’elle était vraiment unique en son genre.

    Elle sortait de l’ordinaire même pour les témoins de l’époque. Si la croyance en la résurrection était répandue du temps de Jésus-Christ, il n’empêche que la résurrection individuelle d’un homme à un moment précis de l’histoire est un fait nouveau et extraordinaire. Il n’était pas plus facile pour les disciples d’y croire que pour nous aujourd’hui. En effet, les deux conceptions les plus répandues à l’époque au sujet de la résurrection ne ressemblent en aucun cas à la résurrection de Jésus. Les sadducéens rejetaient toute idée de résurrection ; quant à la majorité des Juifs, ils croyaient à une résurrection générale au dernier jour, à la fin de l’histoire. Les critiques modernes ne prêtent pas assez attention au caractère étrange et novateur de la proclamation des premiers chrétiens à propos de la résurrection de Jésus dans l’histoire humaine, à un moment et dans un lieu donnés. Or, cette étrangeté n’échappait à personne à ce moment-là. Une chose semble bien s’être produite qui mérite un examen minutieux. En fait, au lieu de cadrer avec l’espérance populaire en matière de résurrection, ce qui est arrivé à Jésus la contredit. L’extraordinaire nouveauté de la position chrétienne d’alors a été obscurcie par deux millénaires de compréhension chrétienne de la résurrection ; pourtant, au moment où l’événement s’est produit, il n’avait rien d’orthodoxe et d’attendu. Il était révolutionnaire. Rejeter la résurrection de Jésus parce qu’elle serait une illusion des disciples reflétant les attentes de leur temps est totalement erroné. Comme il est inacceptable de faire de la résurrection la réalisation d’un souhait dans la pensée des disciples. Pourquoi les disciples auraient-ils réagi à la catastrophe que constituait pour eux la mort de Jésus en suggérant quelque chose sans précédent, à savoir qu’il serait ressuscité d’entre les morts ? L’histoire d’Israël est jalonnée de cadavres de martyrs pieux, et jamais on aurait pensé qu’un de ceux-là fut ressuscité des morts de cette manière. Or le Nouveau Testament fait sans cesse référence à la résurrection de Jésus de Nazareth. Les conséquences de cet événement pour l’expérience personnelle des premiers chrétiens et pour la compréhension de l’identité de Jésus-Christ lui-même, occupent une place de choix dans les écrits des auteurs du Nouveau Testament. C’est leur ferme croyance au fait que Dieu a ressuscité d’entre les morts celui qui avait été crucifié qui a permis le développement étonnant de la doctrine relative à la condition et à l’identité de Jésus. La croix fut interprétée à la lumière de la résurrection. C’est ce que la résurrection à révélé de Jésus qui a conféré à son enseignement l’autorité qu’il a revêtue. Jésus fut adoré comme le Seigneur vivant, celui qui reviendra un jour, et non révéré comme un Seigneur supérieur mais mort. Le Nouveau Testament témoigne de cela avec force. On ne soulignera jamais assez que les développements les plus marquants de la pensée chrétienne à propos de l’identité et de la signification de Jésus-Christ se sont produits non dans la période patristique, sous l’influence de la métaphysique grecque, mais dans les vingt ans qui ont suivi la crucifixion elle-même.

    Les faits historiques eux-mêmes parlent en faveur de la résurrection de Jésus. Il est indéniable que le tombeau était vide, sinon les religieux Juifs comme les Romains se serraient empressés présenter le corps, de faire constater que le tombeau était bien rempli afin de tuer le christianisme qui les embêtait dans l’œuf. Or, jamais, ils ne l’ont fait. Inutile de préciser qu’une telle preuve de mensonge aurait marqué l’arrêt net du formidable élan missionnaire qui a fait basculer l’empire en un peu plus de deux siècles. Il ne reste plus comme solution que deux hypothèses : a) les disciples ont volé le corps, b) Jésus n’était pas mort. Cette deuxième hypothèse est très fantaisiste. Il est difficile d’admettre qu’un mourant, sortant d’un passage à tabac, d’une crucifixion et d’un coma qui l’a fait passer pour mort n’étouffe pas dans les cent livres d’aromates et le linge qui l’entouraient, roule la pierre du tombeau lourde de plusieurs centaines de kilos sur une pente montante et rende espoir aux disciples au point de leur faire croire qu’il est la résurrection et la vie. L’hypothèse du vol du corps par les disciples se heurte quant à elle à la suite de l’histoire de l’Église. Premièrement, les disciples eux-mêmes nous disent qu’ils ne s’attendaient pas du tout à la résurrection de Jésus. deuxièmement, s’ils voulaient donné une chance à leurs doctrine de percer dans le monde païen, la doctrine de la résurrection était certainement la plus mauvaise des pistes à suivre comme le prouve le discours de Paul à Athènes. Troisièmement le tombeau était gardé et les disciples n’étaient pas des hommes de guerre, de plus ils étaient effrayés. Enfin, tous les disciples sont morts en martyrs ou en exil pour avoir défendu la doctrine de la résurrection. Une personne pourrait peut-être mourir pour un mensonge qu’elle a inventé, par orgueil, mais pas des dizaines…

    Les faits en faveur de la résurrection sont donc bien plus concluants. Non seulement elle avait été annoncée par les prophètes de l’Ancien Testament. Or la manière dont Jésus accomplit ces prophéties dans son ministère terrestre est surprenante. Pourquoi cette prophétie-ci ne se serait-elle pas accomplie également ? Ensuite, nous notons un changement radical de vie chez les disciples qui partent à la conquête du monde armé de ce seul slogan : « Jésus que vous avez crucifié est ressuscité des morts et il est Seigneur ». Enfin, Paul (1Corinthiens 15), à l’époque néo-testamentaire, mentionne plus de 500 témoins oculaires de la résurrection. C’est pourquoi Frank Morrison, un avocat anglais qui avait pour but d’écrire un livre prouvant que Jésus n’était pas ressuscité écrivit après de longue recherche « La résurrection mythe ou réalité » qui souligne que tout parle en faveur de la véracité de la résurrection de Jésus.

    La résurrection de Jésus explique de la façon la plus probable et la plus plausible l’événement historique qui s’est produit.

 

 

Etre chrétien dans un monde postmoderne

    Tous les arguments que je viens de développer, aussi bien sur l’unicité de la vérité, que sur l’existence de Dieu ou la réalité de la résurrection de Jésus-Christ sont en fait des banderilles qui me semblent être plantées dans la réflexion des penseurs postmodernes. Or, il est indéniable, malgré la présence de quelques dinosaures de la pensée, que nous sommes aujourd’hui, dans le monde occidental, dans un monde postmoderne.

    La question soulevée est la suivante : comment prendre au sérieux l’affirmation du christianisme d’être dans le vrai, alors qu’il existe tant d’autres mouvements concurrents ? Dans la logique postmoderne, personne ne peut prétendre avoir l’exclusivité de la vérité. Tout est une question de perspective. Toutes les prétentions à la vérité sont également valables ; il n’existe pas un point de vue universel ou privilégié permettant à quelqu’un de décider ce qui est juste et ce qui est faux. Cette situation présente des avantages et des inconvénients pour le chrétien.

    D’un côté, le chrétien n’a plus besoin de s’en tenir aux limitations pénibles imposées par la vision mesquine et asphyxiante du monde issue du Siècle des lumières et entretenue par les illusions et les prétentions de la raison pure. le christianisme ne peut plus être mis de côté comme une forme dégénérée d’une religion rationnelle. Les sérieuses limitations imposées par la mentalité moderne sont intellectuellement dépassées et ne posent plus de problème au chrétien. Diogenes Allen, philosophe américain de l’université de Princeton, résume bien cette évolution : « Dans un monde postmoderne, le christianisme est tout à fait pertinent. Il est utile pour répondre aux questions fondamentales : Pourquoi le monde existe-t-il ? Pourquoi est-il agencé ainsi plutôt qu’autrement ? Le christianisme est utile pour la discussion des fondements de la morale et de la société, et notamment sur l’importance des êtres humains. Le fait de reconnaître que le christianisme est utile pour la société, utile non seulement pour le cœur mais également pour l’esprit, représente un changement majeur dans notre culture ».

    Aujourd’hui le christianisme a autant de droit d’être écouté que n’importe quel autre système de croyances. Mais cette situation plus avantageuse s’accompagne d’inconvénients. Tous les systèmes de croyances sont considérés comme également plausibles. Une chose est vraie si elle est vraie pour moi. Le christianisme est devenu acceptable parce qu’il est considéré comme vrai par quelques-uns et non parce qu’il est vrai. Le chrétien souhaite insister sur le fait que le christianisme estime lui-même, pour d’excellentes raisons, posséder des doctrines qui sont à la fois vraies et pertinentes. Mais comment le christianisme peut-il se recommander lui-même dans notre société si toute discussion à propos de la vérité est exclue d’avance ?

    Aucun chrétien, bien entendu, n’est disposé à renoncer à défendre la vérité avec passion, mais la situation postmoderne exige qu’il relègue momentanément à l’arrière-plan ses prétentions à détenir la vérité, pour des raisons tactiques, et qu’il défende les doctrines chrétiennes en s’appuyant sur des bases plus acceptables par la vision postmoderne du monde. Une fois que le cheval de Troie aura pénétré, les affirmations de la foi chrétienne à l’effet qu’elle est la vérité pourront commencer à se manifester et se révéler exactes.

    Cette approche part du constat que le christianisme exerce un attrait incontestable. le « Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Pierre 1.3) possède un pouvoir d’attraction supérieur à tout ce que le monde pourrait proposer. Si le monde paraît attrayant, le chrétien doit s’assurer que Dieu, en tant que créateur de ce monde, se révèle plus attrayant encore, comme la lune qui le reflète que la lumière du soleil ou Orphée qui déjoua les menaces que faisait peser sur son bateau le chant des sirènes en jouant sur sa lyre des mélodies encore plus fascinantes pour ses matelots. Le chrétien devrait pouvoir présenter Dieu dans sa pleine attirance, et éclipser ainsi tous ses autres rivaux dans le cœur de l’homme. En quoi Dieu est-il attirant ? Voici quelques arguments que le chrétien adaptera à sa situation ou modifiera selon le besoin :

        Dieu peut satisfaire les aspirations humaines les plus profondes

        Dieu aime d’un amour insurpassable, ce que démontre la mort de Christ

        Le relativisme n’aboutit à rien ni nulle part. La foi en Dieu agit comme une ancre ;             elle stabilise l’homme et lui fixe des objectifs.

Le christianisme répond à trois besoins fondamentaux 

Le besoin d’une base sur laquelle asseoir la morale. Le christianisme propose une vision du monde qui forge des valeurs morales et des idéaux ; à leur tour, ils donnent un sens moral et confèrent de la dignité à notre existence.

Le besoin d’avoir un cadre qui donne un sens à l’expérience ; ce cadre répond au besoin inné de trouver un sens aux choses.

Le besoin d’une vision qui guide et inspire les gens. Une vie sans une vision ou sans une raison d’aller de l’avant est ennuyeuse, triste et inutile.

    Ce n’est qu’après avoir souligné l’attrait que Dieu exerce et son intérêt pour l’homme que le chrétien peut aborder le thème de la vérité. Lorsqu’une croyance, une foi, a été présentée comme attrayante et que cet attrait est reconnu, la question cruciale est celle-ci : cette doctrine est-elle vraie ? C’est sans doute là le plus grand défi que le postmodernisme lance au christianisme. le postmodernisme éprouve en effet une aversion organique pour les questions relatives à la vérité. Or il est facile de montrer que l’homme a besoin d’inscrire cette question dans le programme de sa vie. Voici une approche possible. A la suggestion postmoderne qu’une chose peut être vraie pour moi, sans être nécessairement vraie en soi, le chrétien opposera par exemple cette remarque : le fascisme est-il aussi vrai que la démocratie ? Pensez à la personne qui a enfermé des millions de Juifs dans les chambres à gaz. Ce que cette personne faisait était très certainement « vrai pour elle ». Mais peut-on se contenter de ce jugement ? L’attitude de cette personne est-elle aussi vraie que celle de telle autre qui estime « vrai » de vivre en bonne entente avec ses voisins, y compris les Juifs ?

    L’aspect moral et sérieux de cette question agit souvent comme un bélier dont les coups répétés finissent par ébranler la confiance dans la croyance que toute les conceptions sont bonnes, justes et vraies. Il doit bien exister des critères, des références de jugement qui permettent de rejeter certains points de vue comme inacceptables. Autrement, le postmodernisme passera pour un mouvement naïf et dépourvu de sens critique, un terrain favorable qui a permis la montée du Troisième Reich dans les années 1930. Le postmodernisme a du mal à considérer que le nazisme fut une bonne chose. C’est précisément là où se situe le danger, comme Sartre a si bien su le mettre en évidence : « Demain, après ma mort, il se peut que certains peuples choisissent le fascisme et que d’autres soient assez lâches ou misérables pour les laisser faire. Le fascisme deviendra alors la vérité de l’homme ».

    C’est là que se situe la principale faiblesse du postmodernisme, là que ce mouvement est le plus vulnérable. Considérons les prolongements des conceptions éthiques de ce courant de pensée. En y regardant bien, le postmodernisme a une aversion organique pour tout ce qui est principe général ou référence normative. Mais cette approche entraîne en conséquence, selon Richard Rorty, défenseur de cette thèse, « qu’il n’y a rien au plus profond de notre être intérieur que ce que nous avons bien voulu y mettre, aucun critère que nous n’aurions établi nous-mêmes en développant telle ou telle pratique, aucune norme de rationalité qui ne serait pas un appel à de tels critères, aucune argumentation rigoureuse qui ne se conformerait à nos conventions personnelles. » Mais si cette analyse est juste, sur quelle base peut-on s’opposer au nazisme ? Ou au stalinisme ? Rorty ne peut avancer aucune justification morale ou politique du rejet du totalitarisme, comme il le concède d’ailleurs lui-même. Il admet que s’il a raison, il doit reconnaître « que lorsque la police secrète fait irruption, lorsque les bourreaux violentent des innocents, on ne peut pas le leur reprocher par des arguments du genre : ‘Vous êtes en train de faire violence à un principe profondément ancré en vous. Bien que vous incarniez les pratiques d’une société totalitaire qui subsistera toujours, il y a quelque chose qui, par delà ces pratiques, vous condamne’ ». Dans une logique postmoderniste, de tels reproches aux tortionnaires sont impossibles !

    Il est donc difficile de ne pas conclure que, pour la pensée postmoderne, la vérité des valeurs morales dépend simplement de leur existence. C’est là que de nombreux postmodernistes éprouvent un malaise. Quelque chose leur semble faux. Si le concept de « vérité » continue de soulever des problèmes insolubles, essayons une autre approche. Au lieu de demander si le christianisme est vrai, le postmodernisme peut chercher à savoir s’il est crédible. C’est une invitation directe à parler des fondements du christianisme, dont la résurrection de Christ n’est pas le moindre. Pourquoi admettre la crédibilité du christianisme ? Cela amène le chrétien à aborder les preuves en faveur du christianisme.         Malheureusement la superficialité du postmodernisme risque de nous contraindre à ne donner que des réponses peu élaborées. Heureusement des signes indiquent que le postmodernisme ne restera pas longtemps un trait majeur de notre paysage culturel. Mais tant qu’il le sera, il faudra bien que le chrétien réponde.

    Notre exposé sur l’apologétique avait pour but de montrer qu’il est possible de répondre, donc que le témoignage est possible. Il serait regrettable cependant, même si je suis un théoricien, que tout ceci s’arrête ici, nous fortifiant par les réponses que nous apportons et ne changeant rien dans notre vie. Où et quand faisons-nous œuvre d’apologètes, d’évangélistes ? Où et quand démontrons-nous le caractère attirant du christianisme ? Ne ressemblons-nous pas trop souvent à ces hommes et ces femmes sortant d’une église et desquels Nietzsche aurait dit : « S’ils avait vraiment une tête de ressuscité, peut-être que je m’intéresserais à leur Dieu ». A moins que ce ne soit pire et que le monde ne nous renvoie ces paroles de Michel Sardou : « Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, mais à ceux qui m’en ont parlé. Je l’ai cherché dans leurs yeux, et je ne l’y ai pas trouvé. » 

        Voilà peut-être déjà de quoi animer un débat. Merci .

 

            Philippe Laurent         pfrlaurent@hotmail.com

 

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